MODIANO
RUE DES BOUTIQUES OBSCURES
Déambulation d'un homme dans la rue à recherche de son identité. Homme devenu amnésique.
Comme toujours chez Modiano, personnages inaboutis, inachevés. Atmosphère qui se dégage est légère, floue, tout est ébauché. J’ai beaucoup aimé.
DANS LE CAFÉ DE LA JEUNESSE PERDUE
C’est un récit à quatre voix : Celle d’un jeune homme étudiant à l’École des Mines
Celle d’un détective privé
Celle de Louki (personnage principal du roman, jeune femme de 22 ans)
Celle de l’ami et amant de Louki (Roland)
Le jeune homme et Louki fréquentent le même café, un café où se retrouvent un certain nombre d’habitués (surtout des hommes, plus ou moins jeunes)
Le détective privé est engagé par le mari de Louki pour la retrouver ( subitement elle ne revient pas au domicile conjugal) mais il va arrêter ses recherches et ne pas en rendre compte après avoir vu la jeune femme dans le café
Le jeune homme et Roland sont des « doubles » de l’auteur.
Le jeune homme, Louki et Roland passent beaucoup de temps à marcher dans Paris, surtout la nuit. On devine que l’auteur connaît très bien Paris !
Roland écrit un livre sur « les zones neutres » : « zones intermédiaires… où l’on était à la lisière de tout, en transit ou même en suspens ». Une partie des habitants de ces zones y vivent sous une fausse identité, comme lui.
Il parle aussi de « l’Éternel Retour » (revivre de la même façon les mêmes moments).
Constance
SOUVENIRS DORMANTS
Le personnage à l'occasion de ses errances dans Paris, suivant les lieux ou le souvenir d'évènements lointains, retrouvent des bribes de sa mémoire.
Des images, des rencontres dans des soirées quelque peu interlopes, lui reviennent toujours dans un certain flou, ils pensent reconnaître d'anciennes amies.
Toutes activités d'une jeunesse un peu paumée qui reviennent à la surface, avec comme dans une peinture des morceaux de la toile effacés du fait de l’érosion du temps.
Claude
ENCRE SYMPATHIQUE
Le narrateur se souvient d'une enquête dont l'avait chargé, il y a très longtemps l'agence de détectives où il travaillait.
Il s'agissait de retrouver une femme dont on n'avait plus aucune trace. La quête avait été infructueuse et dix ans plus tard, un indice avait relancé son enquête. Le narrateur finit par retrouver des témoins qui ne se rappellent plus de rien.
Tout est vague dans ce roman qui comme tous les romans de Modiano nous interroge sur les souvenirs qui encombrent notre mémoire avec la plus grande fantaisie : on se rappelle de certaines choses, pas d'autres.....Pourquoi ?
Patrick
LA PETITE BIJOU
Un jour, voyant une femme en manteau jaune dans le métro, Thérèse, jeune fille un peu perdue, croit reconnaitre sa mère, alors qu’il lui avait été dit quand elle était toute petite que celle-ci était morte au Maroc.
De son enfance, il ne reste à Thérèse qu’une boite en fer contenant quelques photos, témoins de son enfance et de sa mère.
Thérèse cherche, suit cette femme, jusqu’à son domicile. Elle se cherche. Elle va rencontrer 2 personnes qui chacune va la soutenir dans cette quête de son identité, prêts à l’accueillir, prêts à l’écouter. Mais elle, trop perdue, ne peut se dire.
On avance par petites touches auprès de ce jeune femme mélancolique dans une écriture simple et poétique
Anne
J'ai passé l'été avec Modiano " serait un court résumé, mais exact
En effet j'ai décidé de plonger dans son univers que je connaissais un peu et que j'avais aimé ; alors j'ai voyagé, à bord d'un unique train ou taxi parisien à travers la ville et ses faubourgs sans lever la tête, bercée par le rythme des mots : c'est le même livre qui se déroule au long du voyage "des sortes de rêveries qui relèvent de l'imaginaire "dirait l'auteur
.
Je suis passée par "DORA BRUDER"

une enquête qui n'aboutira pas mais qui cherche à sauvegarder quelques bribes du passé, mémoire du passé, d'une femme et du
Paris occupé ; j'ai collectionné comme P.Modiano tous ces détails, ces traces nostalgiques je les ai rangés dans mon "disque dur "
"VESTIAIRE DE L'ENFANCE"…". La tache claire de son sac de paille " musique douce des mots ici le personnage a fui dans un lieu retiré du monde, et cherche à oublier sa jeunesse parisienne mais la mémoire est là impalpable et surgit, tapie dans l'ombre au détour d'un regard, d'une vague impression.
Le voyage modianesque s'est poursuivi avec "LA RUE DES BOUTIQUES OBSCURES" la quête de l'identité, la mémoire toujours et ici c'est la quête d'un homme qui l'a perdue. Qui étais-je ? Qui suis-je et quelle est l'importance de le savoir ? Voyage sous la forme d'un roman policier, précision des lieux, fiches et archives de polices contre flou romanesque des bribes de mémoire qui semblent prêtes à émerger, voyage dans le Paris interlope et rencontre avec des personnages de la nuit, émigrés russes, pianiste de bar, autant de personnes auxquelles notre amnésique va tenter d'arracher les parcelles mémorielles d'un puzzle inachevé
Fin du voyage avec "LA PETITE BIJOU" "c'est le nom que l'on me donnait quand j'avais 6 ans " cette jeune femme croise dans le métro, et croit reconnaître, en cette femme "au manteau jaune" sa mère dont on lui a annoncé la mort douze ans plus tôt…la souffrance de l'enfance revient en force, recherche désespérée des repères et errance dans les rues de Paris …nouvelle quête d'identité
P.Modiano a écrit : "ce que j'aime dans l'écriture c'est plutôt la rêverie qui la précède" je pourrais lui répondre, ce que j'aime dans la lecture de ses textes, c'est la rêverie qui la prolonge.
Il m'a été difficile de terminer le voyage ! Merci Monsieur Modiano de m'envoûter à "Chevreuse"
Christiane