JEUDI 16 NOVEMBRE
1965-1985, une ère de bouillonnement créatif chez Chaumet
Du mouvement hippie à l'éclosion du punk en passant par les années disco, la nouvelle exposition de Chaumet entend revenir sur la façon dont la griffe, fondée en 1780, a su s'adapter aux différents codes de cette époque.
Sous le commissariat de Vanessa Cron, historienne du bijou, cet évènement rassemble quelque 140 objets faisant écho à la période 1965-1985.
Ici, les créations et les documents issus des archives Chaumet sont mis en perspective avec d'autres pièces contemporaines dont des silhouettes signées Dior ou Paco Rabanne, des lithographies d'Andy Warhol ou encore du mobilier créé par Pierre Paulin pour le Palais de l'Elysée sous le mandat présidentiel de Georges Pompidou.
Conçue par l'agence Arter qui avait déjà travaillé sur les précédentes expositions de la marque dont "Végétal - L'École de la beauté",
la scénographie mise sur l'immersion grâce à une revisite des salons historiques de Chaumet situés Place Vendôme. Le Salon Chopin devient ainsi un salon bourgeois d'époque agrémenté d'une bande-son seventies, là où le Salon des Diadèmes rassemble des photographies issues du patrimoine de Chaumet et jusqu'alors jamais montrées au public.

Outre un hommage au travail des directeurs artistiques René Morin et Pierre Sterlé, l'exposition "Un Âge d’Or : 1965-1985" s'illustre aussi comme un rappel des innovations Chaumet en matière de retail : la Salle des Dessins met ainsi en lumière L’Arcade, un magasin inauguré par la Maison en juin 1970, Place Vendôme. Unique en son genre, cet espace modulable façon concept-store proposait alors une sélection de bijoux et d’œuvres d'art avant-gardistes tout en présentant un
spectacle audiovisuel dans ses sous-sols. Inspirant, à l'heure du retour à l'hyper-physicalité du luxe.
Quelques vêtements aussi enchantent les salons
À l'occasion de sa réouverture, la Bibliothèque Forney propose d'explorer l'histoire de la mode et des femmes dans la société française durant la Première Guerre mondiale.
Mode et Femmes 14/18
Le vestiaire féminin change radicalement au début du XXe siècle : la silhouette s’allège, abandonnant les cages de crinolines et les tournures du siècle passé, le nombre de changements de tenues quotidiennes se réduit chez la femme de la classe aisée car le costume-tailleur accompagne désormais la femme tout au long de sa journée. Le vêtement devient plus simple et plus pratique, aussi bien en matière de textiles (lavables, souples) que de formes (poches, jupes amples). Ces changements qui apparaissent un peu avant la guerre sont accélérés par cette dernière. Mais pour autant, sur le plan vestimentaire comme social, la guerre a-t-elle libéré les femmes ? Que dit la mode de la complexité des évolutions sociétales que les femmes connaissent durant le conflit ?
Comment la guerre accélère-t-elle la « modernisation » du vêtement féminin ?
De quelle manière l’industrie de la couture et du textile s’adaptent-t-elles et innovent-elles face aux contraintes de la guerre ? Comment le travail féminin, le deuil, les relations intimes et familiales entre le front et l’arrière, et la question de l’émancipation féminine sont-ils perçus à travers le prisme de la mode ? Telles sont les questions posées par cette exposition.
- Les poches sur les jupes font peu à peu leur apparition jusqu’à devenir indispensables. De plus en plus larges, elles vont créer un effet de style indéniable sur les tenues des jeunes femmes.
- Les couleurs claires sont tendances. Cet attrait pour la lumière du vêtement tire son origine de l’impossibilité de recourir aux teintures importées principalement d’Allemagne.
- Le jersey maîtrisé sous les doigts de fée de Mademoiselle Gabrielle Chanel devient le must-have de toutes les élégantes parisiennes. En effet, la couturière française avait dû s’adapter aux ruptures de stock et s’était repliée bon gré mal gré sur les réserves importantes de l’atelier Rodier, spécialiste du tricot.
- Le costume-tailleur de Mademoiselle Agnès répond aux envies de son époque, aux aspirations d’une nouvelle génération de femmes. Celles-ci prônent une silhouette simplifiée grâce à des jupes raccourcies, des tailles desserrées, des vestes amples et des lignes droites.