NOS LECTURES DE L’ÉTÉ
« Le livre des maisons » Andrea BAJANI
L’auteur, italien, est un contemporain, il est né en 1975. C’est l’année où Pasolini est mort assassiné, dans le roman il est nommé « POETE ». Il avait 3 ans quand Aldo Moro a été enlevé puis tué par les Brigades Rouges.
C’est une œuvre très originale par plusieurs de ses aspects.
Le mot « maison » a un sens très étendu : appartement, voiture, banque, carapace de tortue… quand « maison » désigne un logement, l’auteur insère quelque fois un plan cadastral.
Le personnage principal est nommé JE (ce qui laisse penser que le roman est en partie autobiographique) et les autres sont souvent désignées par leur lien avec JE : SŒUR, PERE, MERE, GRAND-MERE, EPOUSE, AMI.
Dans le roman trois tortues sont vraiment des personnages, notamment celle qui vit avec la famille.
On retrouve dans plusieurs chapitres POETE et PRISONNIER (Aldo Moro).
Chaque chapitre est consacré à une maison et à une année ; chaque maison est nommée (par exemple : la maison du sous-sol, la maison de l’argent, la maison de l’adultère) et décrite. Les chapitres ne sont pas dans l’ordre chronologique ; la même maison peut être le lieu de plusieurs chapitres.
Le style est « plat », le récit très factuel, les maisons sont décrites précisément.
Mais cela n’empêche pas l’humour, le surnaturel, la poésie.
Constance
« La petite fille » Bernard SCHLINK
Dans les années 60 jusqu’à aujourd’hui, voyage politique à travers l’histoire, voyage au sein du couple et de ses mystères.
Ce livre nous met en face de plusieurs vis-à-vis, celui des 2 Allemagnes, celui du couple, celui d’une petite fille et de son grand-père
Beaucoup d’interrogations sur ce passage de 2 systèmes politiques, mettant en valeur les regrets et les désappointements.
L’amour, la culture y sont brandis comme des armes contre le néonazisme.
Beaucoup de subtilités et d’ouvertures dans cet ouvrage qui ne juge pas.
On peut citer une des dernières phrases : « La RDA ne deviendra jamais le pays dont on rêvait. Elee n’existe plus –ceux qui sont restés ne peuvent plus ce réjouir- ceux qui sont partis ne peuvent pas y revenir, leur exil est sans fin. D’où le vide, le pays et le rêve sont perdus irrémédiablement »
Anne
vivre avec l'invisible". Marie de HENNEZEL : Pocket.
Par ce livre l auteur souhaite nous transmettre une forme de confiance en la vie qui englobe confiance en l intuition, aux rêves, à notre petite voix intérieure, à nos "invisibles" à qui nous nous adressons quand nous avons besoin d'aide, qui nous guident et nous protègent.
Émaillé de nombreux témoignages.
"L'Ile haute" Valentine GOBY : Actes Sud.
Un jour d hiver, Vadim, petit parisien de 12 ans arrive dans une petite gare de montagne. Il suit l'inconnu, venu le chercher, dans la neige et dans l'obscurité d'un tunnel. Le voilà arrivé, transi et mouillé dans un endroit inconnu. Enfant caché, il doit oublier son nom et s initier à un autre mode de vie, se laisser apprivoiser.
Un roman d'initiation ou la montagne tient le rôle principal. Très belles descriptions, beaucoup d humanité.
Christine
"Le courage qu’il faut aux rivières" Emmanuelle Favier chez Albin Michel
L’histoire nous transporte en Albanie dans un village isolé où les coutumes ont encore force de loi.
Là, vit Manusche, une « vierge jurée », c’est-à-dire une femme qui a fait le serment de renoncer à sa condition féminine ce qui lui a permis d’échapper au mariage imposé avec un être âgé et brutal qui lui déplaisait. Elle vit seule, s’habille en homme, travaille comme un homme et prend ses propres décisions. Elle est respectée par toute la communauté.
Arrive au village, Adrian une femme qui se fait aussi passer pour un homme. Adrian est la plus jeune enfant d’une famille de filles. Or, selon la tradition, un homme n’est pas complet s’il n’a pas de fils. Le père d’Adrian l’a donc élevée en garçon mais, au cours d’une partie de chasse, Adrian est violée par un autre chasseur et le tue. Pour échapper à la vengeance de la famille du mort – la tradition, toujours – elle s’enfuit. Enceinte à la suite du viol, elle accouche en secret et abandonne l’enfant, une petite fille, puis part pour la grande ville. Elle y mène une double vie : homme le jour, femme la nuit dans sa vie privée. Manushe et Adrian vont se rencontrer, s’aimer et affronter ensemble la violence des hommes dans une Albanie qui commence à s’ouvrir au monde, avec courage, le courage qu’il faut aux rivières pour creuser leur lit.
"On était des loups" Sandrine COLLETTE chez Jean-Claude Lattès - Prix Renaudot des lycéens 2022
Ce livre interroge sur la paternité dans une nature à la fois hostile et magnifique. L’épouse de Liam a été tuée par un ours et il se retrouve avec la charge de leur fils de cinq ans, Aru. Jusqu’alors, Liam, un chasseur dans les bois, était un père ni très présent, ni très investi mais néanmoins heureux de retrouver son enfant au retour de ses expéditions. Maintenant qu’ils ne sont plus que tous les deux, Liam est persuadé que leur vie au fond de la forêt loin de tout village, sans voisins, n’est pas faite pour un enfant. Il essaie de le confier à un oncle et une tante vivant en ville mais ils refusent cette charge.
Pendant le long trajet de retour, père et fils vont affronter ensemble maints dangers et se découvrir l’un l’autre dans des conditions dramatiques qui sont le fait de l’être humain bien plus que celui de l’animal. Dans un style épuré, ce roman porte sur le sentiment paternel mais il est aussi un hymne à la nature sauvage, un retour au temps où « on était des loups et les loups étaient des hommes ça ne faisait pas de différence on était le monde »
Annette
Claire NORTON née en 1970 a écrit 6 livres dont les thèmes sont : la famille, l'amitié, le deuil, l'amour, les violences conjugales.
Dans chacun d'entre eux le suspens est omniprésent :
- "Ces petits riens qui nous animent" : Amour filial et amitié
- "Celle que je suis" : Violences conjugales (Physique et psychologique)
- "Le sens de nos pas" : Rencontre entre une personne âgée et une jeune fille
- "Par la force des choses" : Grand amour
- "En ton âme et conscience" : Kidnapping
- "Malgré nous"
"Ces petits riens qui nous animent"
Histoire d'amour et d'amitié. Trois personnages, vivant des moments difficiles, se trouvent au même moment sur le pont des Buttes Chaumont.Une jeune fille, passée derrière le garde fou, menace de se suicider. Ils tentent de l'en dissuader. Elle n'acceptera que sous une condition : que ces 3 personnes, qu'elle sent compatissantes, l'aident à retrouver sa mère qu'elle n'a jamais connue. Son propre père n'a jamais voulu satisfaire ses demandes.
Les trois personnages acceptent ce chantage sans se douter combien ce geste va profondément transformer leur vie.
Cécile
"Le fils" de Philipp MEYER :
Formidable
épopée qui raconte à travers 3 générations de MCCULLOUG l'histoire du Texas de
1850 à nos jours.
Les américains ont pris la terre aux mexicains qui l'avaient prise aux
Comanches.
"Des gens très bien" : Alexandre JARDIN
L'auteur explore le passé vichyssois de son grand-père, directeur de cabinet de Laval en Juillet 1942 lors de la rafle du Vél d'Hiv.
Il détruit le roman familial qui encensait Jean Jardin et pose la question de la responsabilité des fonctionnaires.
Hélène
Quelques ouvrages également cités.
"Le magicien", biographie de Thomas Mann par James ORBYN
"orage d’acier" de Ernst Jünger
"Zoulheika ouvre les yeux » Gouzel LAKHINA
"Tant que le café est encore chaud" Toshikazu KAWAGUCHI
"La carte postale" Anne BEREST
Prochain groupe lecture : lundi 16 Octobre de 19h à 20h30
à la Maison de Quartier Raymond Queneau
autour des œuvres de Milan Kundera