Lectures de Mars

 


AUTOUR DES FEMMES

 

« Cher connard » de Virginie Despentes

C'est un roman épistolaire qui aborde des thèmes d'actualité.
Il évoque des problèmes d' addiction ( drogue, alcool, réseaux sociaux) avec beaucoup de pertinence.
Il est aussi question de harcèlement sexuel.
C'est drôle et irrévérencieux, mais passé la moitié du livre, j'ai un peu décroché.

Hélène

 

« Les graciées » de KIRAN MILLWOOD HARGRAVE

Auteure britannique, dramaturge, romancière, poétesse.

Roman à partir d'un fait historique du 17ème siècle qui se passe dans une île de l'extrême nord de la Norvège. Des femmes, veuves de marins morts en mer, décident de prendre leur destin en main. Cela bien sûr n'est guère du goût du roi de Norvège, adepte d'un luthéranisme strict qui décide d'envoyer sur l'île un délégué très dévot pour ramener les femmes dans le droit chemin. Une belle amitié entre la femme du délégué et une des femmes de l'île. Terrible chasse aux sorcières notamment envers les laponnes qui ne fréquentent pas l'église. Beaucoup de rebondissements, des descriptions de la  vie sur l'île à cette époque. Roman qui se lit facilement et bien détendant, malgré quelques passages assez rudes, grâce à une certaine poésie que l'auteure a mise dans son récit. Des personnages bien cernés.

Claude

 

 

"Il s'agissait d'illustrer ce mois-ci " la journée du Droit des Femmes "par une œuvre littéraire .

Comment ne pas penser en 2022-23 aux femmes iraniennes ?

Il s'agit donc du premier roman d'une écrivaine iranienne  Négar DJAVADI  paru en 2016 « Désorientale »

Négar DJAVADI poursuit ses études au lycée français à Téhéran ; sa famille fait partie des opposants au régime du Shah puis de l'Ayatollah Khomeiny

Toute la famille fuit l'Iran lors de la Révolution islamique .Négar a 11 ans et se souviendra de la fuite à travers les montagnes enneigées du Kurdistan

"Désorientale " est écrit à la 1ère personne, c'est l'histoire de Kimia , iranienne exilée à Paris et celle de sa famille ...récit en partie autobiographique

Kimia et sa volonté de lutter pour sa liberté.

Saga familiale des trois dernières générations de la famille Sadr, bourgeois intellectuels, certains opposants aux régimes successifs Shah, Ayatollah ; ce roman foisonnant nous rappelle l'Iran de cette période et nous aide à comprendre l'implication du Monde Occidental !

"Désorientale" donne vie à Kimia, différente dès sa naissance, née le jour de la mort de sa grand-mère ; suivent les portraits de ces femmes de la famille, sœurs, mères, grand mères et leurs luttes contre l'oppression masculine pères, frères, politiciens.

"Désorientale" ( Dés-Orientale) c'est le regard sur l'exil qui peut être : quitter un pays, quitter sa famille, quitter la société dans laquelle on a vécu ; ce peut être aussi chercher la liberté, liberté de fuir, d'aimer d'écrire, de parler, de penser ; liberté d'être différente : "opposition, révolte, indignation !

L'exclusion comme nouvel exil... la tolérance comme lieu d'accueil

Kimia après beaucoup d'errances a voulu chasser le passé ; c'est dans la salle d'attente de l'Hôpital Cochin que ses pensées défilent, que surgit son identité, culturelle, sexuelle sociale ! Et c'est dans la salle d'attente que le roman commence et se poursuit avec de nombreux aller retours. "

Christiane

 

 

« Le peuple des femmes »

Fabienne BRUGERE et GUILLAUME LE BLANC

 Il s’agit d’un tour d’horizon des spécificités des mouvements féministes dans le monde.

 Un fil conducteur : donner une voix aux invisibles

« Quelques petites vignettes »

 Plus un sujet est subalterne, plus il est invisible.
Tout en bas de l’invisibilité ; femme, noire, de classe pauvre.

Les poèmes, les chants disent l’intime et doivent rester cachés, ils organisent la résistance en organisant une séparation avec les dominants pour que s’organise le « contre-monde des dominés ».

L’espace public est un espace masculin qui est à conquérir par les femmes. Tous ces collages faits sur les murs par les femmes redonnent un nom, une voix aux invisibles qui ont été anéanties, gommées. Les collages sont devenus une composante de l’espace urbain ; Un mur du souvenir. Un mémorial dans l’espace public.

Les féminicides : chaque crime qui semble isolé participe d’une violence systémique faite aux femmes. Leurs corps appartiendraient aux hommes. Ils considèrent la femme comme leur propriété. Le viol est même une arme de guerre. Des femmes ont du instituer de force des tribunaux pour rendre ces crimes visibles.

Des cités séparées, des cités refuges s’organisent sur différents continents

Ce sont des lieux d’hospitalité pour les réfugiés, des lieux où se cacher des hommes.

Les femmes y vivent ensemble pour ne plus supporter la domination des hommes. Un village au Kenya est né d’une dizaine de femmes en réponse aux viols des soldats britanniques et qui a amené leur répudiation par leurs maris.

De nouveaux modes de vie y sont inventés, plus sobres, partage du pouvoir, décisions prise après débats par la totalité des femmes.

Toutes ces cités des femmes sont des réponses aux problèmes de sexisme, de polygamie, de mariages forcés, de viols, d’assassinats.

Ces cités sont le plus souvent des éco-cités : le soin de la nature y est fondamental. Dans les cités séparées, les femmes développent une vie plus sobre en harmonie avec la nature. Violences sur les femmes // violences sur la nature, ce ne sont pas des territoires à conquérir.

Ce sont des cités égalitaires mais qui cessent de l’être dès lors qu’elles deviennent mixtes.

En Argentine : le mouvement « ni una menos » manifestations tous les 3 juins contre les féminicides et pour dire toutes les violences, insultes, obligations vestimentaires, restrictions des libertés, impositions des tâches domestiques, inégalités des rémunérations, violences physiques, contrôle de la reproduction, imposition du silence.

Le danger d’être femme est redoublé par le risque de s’exposer en tant que femmes en prenant la voix contre les hommes.

« Féminisme d’en bas » Le mouvement d’émancipation des femmes ne doit pas s’effacer derrière ceux qui revendiquent la lutte des classes.

Les solidarités sont à créer dans le féminisme à venir :

- Solidarité des femmes à l’égard des femmes.

- Solidarité des hommes à l’égard des femmes.

- Solidarité des riches à l’égard des pauvres Solidarité des pauvres à l’égard des pauvres.

Il faut réactualiser la sororité.

Toujours en Argentine, les « foulards verts » pour le droit à l’avortement

L’image du « propriétaire du corps de la femme » reste trop souvent en particulier dans les pays du sud, masculin.

Dans le monde entier : #me too

Cette parole forme à elle seule le tour du monde par les réseaux sociaux

Géographie politique des couleurs (géographie de la colère) en Amérique latine :

Les foulards blancs de la place de Mai en Argentine

Le foulard vert pour le droit à l’avortement

Le chiffon rouge d’un droit à une vie décente

 

Encore bien d’autres lectures non parvenues à ce jour.

 

Prochaines lectures :

lundi 17 Avril : thème "le désert"

lundi 22 mai : une lecture unique : "Sido" Colette et chacune pourra présenter un livre de son choix 

de 19h à 20h30

à la maison de quartier 210 av. Jean Lolive