Lectures d'Avril

 

LE DÉSERT 


 

« La steppe »  Anton TCHEKHOV 

Tchekhov est davantage connu comme auteur de pièces de théâtre.

C’est un roman (plutôt court, mais trop long pour une nouvelle) écrit en un mois (de janvier à février 1888) . L’auteur n’est pas satisfait de son œuvre quand il commence à écrire, mais quand elle est aboutie, il la considère comme son chef d’œuvre !

 

C’est le récit d’un voyage à travers la steppe ; le principal protagoniste est un enfant de 9 ans qui part avec son oncle et un prêtre. L’enfant quitte sa mère (il est orphelin de père) pour rejoindre une grande ville où il pourra faire des études secondaires. L’oncle est un négociant qui voyage pour affaires.

Après 24h de voyage dans une vieille calèche, l’oncle confie l’enfant à un convoi de routiers qui transportent de la laine ; le petit garçon est hissé sur le dernier chariot du convoi. Le voyage ralentit : les chariots sont très chargés, il fait très chaud (arrêt dans l’après-midi pour voyager la nuit). Il y a 6 routiers d’âges et de caractères très divers ; ils racontent leur passé au garçon, et aussi des histoires à faire peur qui se sont passées dans des auberges.

Le voyage dure 4 jours, pas de grand évènement, seulement un orage avant l’arrivée.

J’ai aimé l’alternance des regards :

·        celui du narrateur

·        celui de l’enfant (même si ce n’est pas lui qui raconte, il y a des passages où on voit avec ses yeux)

les ambiances différentes, la variété des personnages rencontrés

 

Constance

 

 


Marie PAVLENKO : " Et le désert disparaitra"

 

Romancière française , plutôt d'ouvrages de littérature jeunesse , M.Pavlenko est également journaliste ; elle a vécu un an en Jordanie et vit maintenant à Paris .

Sa vie en Jordanie, proche du désert de Wadi Rum n'est pas étrangère à la genèse de ce roman.

Le Wadi Rum est une vaste vallée désertique creusée par l'érosion de cours d'eau et comporte des canyons, des falaises, des grottes et immensités de sable.

Ce texte est écrit comme une fable ,une alerte ,ou comme un roman dystopique qui se déroule dans un monde post apocalyptique où la vie a presque complètement disparu de la surface de la terre...le sable a tout dévoré !

Texte écrit à la première personne par Samaa âgée de 12ans ; elle vit dans une des rares tribus nomades survivantes, sous tentes; la tribu est constituée de "chasseurs " d'un type particulier.

Dans le Monde de Samaa le hommes sont "chasseurs" et les femmes restent sous la tente, leur domaine.

Les "chasseurs" parcourent le désert de plus en plus loin pour trouver et abattre Un Arbre, le débiter en tronçons et le vendre à la ville .La vente de ce bois va assurer la survie du groupe  pendant "quelques lunes"  et leur permettre d'acheter : eau gélifiée, bouteilles d'oxygène et barres protéinées  !

A la naissance de Samaa, le père espérait un garçon qu'il éduquerait pour devenir "chasseur" et assurer la survie de la tribu

Mais Samaa, fille devrait se contenter de filer la laine et d'apporter chaque jour la soupe à l'Ancienne personnage repoussant reléguée par le groupe à distance du campement

Samaa rechigne, elle aime courir, grimper et rêve d'être "chasseur" un jour .Elle se moque de l'Ancienne qui rabâche ses souvenirs du Monde d'avant peuplé d'insectes, d'oiseaux, d'animaux et de forêts .

L’Ancienne supplie Samaa de persuader les "chasseurs " de respecter les Arbres garants de la vie sur Terre ; mais l'Ancienne moquée, isolée, à l'écart est seule à oser traiter les "chasseurs" d'assassins

Elle seule sait qu'il faut préserver les arbres sinon les êtres humains disparaitront

 

Samaa observe et fugue quand la caravane de chasseurs se met en route ; elle la suit à distance munie de son sac de provisions, eau gélifiée, barres protéinées...Mais elle perd la trace ,se perd, dans un tourbillon de sable et tombe dans une vaste trouée aux parois lisses et abruptes , se blesse la cheville et est immobilisée

Suivent les longues réflexions de Samaa, sur ses croyances, sur son refus d'écouter la transmission des valeurs; suit également la découverte de la vie, animale, végétale (l’Arbre) de l'Eau sous forme de pluie, de mares.

Hymne à la nature redécouverte, Samaa changera le destin de sa tribu

Ce Monde pourrait être le nôtre

Que faisons-nous ?

Rôle du Père dans l'enseignement du Livre. Le Livre est évoqué au début de l'aventure et clôt la fable.

 

Christiane

 

 

Le désert

Le désert ! le désert dans son immensité,
Avec sa grande voix, sa sauvage beauté ;
Ses pics touchant les deux, ses savanes, ses ondes,
Cataractes roulant sous des forêts profondes ;
Ses mille bruits, ses cris, ses sourds rugissements,
Gigantesque concert de tous les éléments !

Le désert ! le désert ! quand l’aube orientale
Se lève, et fait briller les trésors qu’il étale :
Quand du magnolia le bouton parfumé
S’ouvre sous les baisers de quelque insecte aimé ;
Quand la liane en fleurs, odorant labyrinthe,
Enlace le palmier d’une amoureuse étreinte ;
Et que, s’éjouissant sous ces légers lambris,
Escarboucles vivants chantent les colibris !

Le désert d’Amérique avec toutes ses grâces,
Lorsque d’aucun mortel il ne gardait les traces,
Et qu’avec ses grands bois, ses eaux, ses mines d’or
Aux regards de Colomb il s’offrit vierge encore.

Ah ! qui ne la rêva cette belle nature ;
Qui n’eût voulu quitter ce monde d’imposture,
Ce monde où tout grand cœur finit par s’avilir,
Pour courir au désert, vivant, s’ensevelir ?
Pour chercher dans l’Éden de Paul et Virginie
L’ineffable bonheur que la terre dénie,
Vœu de paix et d’amour par chaque cœur conçu,
Et qui s’évanouit, hélas! toujours déçu !

Voilà souvent quel est mon rêve
Dans ces instants d’ennui profond.
Où le désespoir comme un glaive
Reste suspendu sur mon front.

Le désert, le désert m’appelle,
Pourquoi ces chaînes à mes pas ?
Oiseaux voyageurs, sur votre aile
Pourquoi ne m’emportez-vous pas ?

Il faut à mon âme engourdie
Un nouveau monde à parcourir ;
Il faut une sphère agrandie
Au poète qui va mourir !…

(extrait des Fleurs du midi).

Louise COLLET : Son salon est fréquenté par Hugo, Musset, Vigny, Baudelaire. Elle est maîtresse de Flaubert à 36 ans, il en a 25. Elle quitte son mari et doit élever seule sa fille Henriette en 1847. 

Ingrid

 





 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Muriel

 

 

« Le désert des tartares » Dino BUZZATI


Giovanni Drogo, devenu officier, rejoint à cheval, le fort, , où il est affecté, dans le désert caillouteux des tartares au milieu de nulle part, entouré de redoutes, de chemins de ronde. Il voudrait rebrousser chemin, mais on lui conseille de rester là 4 mois. Petit à petit, il va s’installer dans cette vie monotone où chacun attend la guerre, évènement qui leur permettrait de devenir des héros. Il y restera longtemps, très longtemps.

Ce livre fait ressentir la force de l’attente, de l’espoir d’«enfin un évènement » qui tranche avec la routine perpétuelle dans laquelle s’est installée insidieusement la routine. Une atmosphère dans laquelle domine le rien, le vide.

Superbe écriture qui traite aussi de l’absurde dans cette attente sans fin.

 

Anne

 


« La Femme bleue de Maguy » VAUTHIER chez Syros


Une histoire d'amour entre un amenokal (chef local) touareg et une poétesse, joueuse d'Imzad

(Violon à une corde) au début du 20eme siècle. 

Le récit est émaillé de poèmes, proverbes touareg avec toile de fond le désert et sa pénétration par les forces militaires françaises.

Maguy Vauthier a vécu au nord du Niger et de retour en France a créé un musée touareg dans les Alpes de Provence.

Christine

 

 

Et puis aussi d’autres lectures :

« Un thé au Sahara »  Paul BOWLES

« Désert » LE CLEZIO

« Segou » Maryse CONDE

« Portes de désert » Alain JOUFFROY