Lectures de Novembre 2021

 

  Thème : la nuit, l’obscurité 

 

J’ai choisi deux poèmes de Jules Supervielle du recueil « le forçat innocent » : 

« chambre d’hôtel » où il évoque les personnes qui ont dormi dans la même chambre que lui, comme des fantômes ; il a du mal à trouver le sommeil

Un autre poème sans titre, qui fait suite à « visite de la nuit », où la nuit est décrite sous son aspect « réparateur », bienfaisant, apaisant


Puis un poème en prose de Baudelaire du recueil « le spleen de Paris » ; « le crépuscule du soir »

 Il évoque deux aspects du crépuscule et de la nuit  (l’aspect inquiétant et l’aspect rassurant) : il décrit l’effet négatif qu’ils ont sur deux personnes de sa connaissance ainsi que sur des personnes aliénées dans un asile, et l’effet positif qu’ils ont sur lui.


Enfin, la nuit est aussi le domaine de la sensualité : on peut le lire 


dans certains contes des « mille et une nuits » ; j’ai choisi une des histoires racontées dans « le bossu récalcitrant ». Un jeune négociant en tissus vient au Caire pour y faire fortune et fait la rencontre d’une jeune femme qui vient faire un achat ; ils s’éprennent l’un de l’autre dès le premier jour. C’est la jeune femme qui fait les avances ! Ils se rencontrent toutes les nuits, chez elle, et à chaque fois, il lui laisse des pièces d’or ; dans la journée il commande le dîner pour le soir suivant. Il va finir ruiné.

Constance

 


  

Le Cid   Georges Fourest

Va, je ne te hais point.
Corneille

Le palais de Gormaz, comte et gobernador,
est en deuil : pour jamais dort couché sous la pierre
l’hidalgo dont le sang a rougi la rapière
de Rodrigue appelé le Cid Campeador.

Le soir tombe. Invoquant les deux saints Paul et Pierre
Chimène, en voiles noirs, s’accoude au mirador
et ses yeux dont les pleurs ont brûlé la paupière
regardent, sans rien voir, mourir le soleil d’or…

Mais un éclair, soudain, fulgure en sa prunelle :
sur la plaza Rodrigue est debout devant elle !
Impassible et hautain, drapé dans sa capa,

le héros meurtrier à pas lents se promène :
« Dieu ! » soupire à part soi la plaintive Chimène,
« qu’il est joli garçon l’assassin de Papa ! »

George Fourest, La Négresse Blonde, 1909.

De la part d'Ingrid


LES VIES DE JACOB de Christophe BOLTANSKI 

L'auteur récupère un jour aux puces un vieil album de photos, plus de 300 clichés pris dans un photomaton. Sur chacune un même homme qui rit, qui semble triste, qui fait une grimace....habillé d'une chemise, d'une veste, d'un uniforme, etc...

Au dos de certains clichés un lieu, une adresse, en France et dans divers pays étrangers. A un endroit, il découvre le nom de celui à qui appartenait l'album et il lui prend l'envie de découvrir qui était cet homme et pourquoi toutes ces petites photos bien rangées dans ce volume.

Il se lance dans cette enquête avec une certaine passion et le roman se déroule comme une énigme policière qui nous tient en haleine.

Nous en apprendrons beaucoup sur ce Jacob au fur et à mesure du récit bien conduit et dans un style très agréable.

Il s'agit en fait d'une personne qui a réellement existé et dont l'auteur a rencontré la famille qui elle-même n'a pas toujours pu éclairer toutes les zones d'ombre qui entourent le personnage.

 Claude 

 

 

 Dans ce  roman, « La leçon de ténèbres », Leonor de Recondo retrace, accompagnée de son violon  sa nuit passée au Musée Gréco à Tolède Amoureuse éblouie du peintre et de son œuvre, elle retrace son parcours qui le mène Crète, à Venise puis   en Espagne. Son admiration se double d un désir intense, qu’elle manifeste en prose et en vers. Elle est  la femme que Gréco n’a jamais oubliée, restée  sur son île.

J ai lu aussi de Laurent Gaude.: « Paris, mille vies ». 
L auteur déambule de nuit, en été, dans un Paris désert précédé par une ombre. Les personnages aussi différents que Villon ou Artaud se manifestent à lui .Ce récit où fantastique et poésie se mêlent est aussi un hommage à Paris.


Monique

 

 
LA RIVIERE
de Peter HELLER

Deux jeunes amis décident de descendre en canoë un fleuve dans le nord canadien, en pleine nature, dans une région magnifique quasi désertique. Ils n'en sont pas à leur première escapade et sont tout à fait préparés pour une telle expédition qui doit durer plusieurs jours.

Tout semble simple au départ, ils sont heureux, la nature est splendide, mais on perçoit à travers quelques situations que cette escapade ne va pas si bien se passer que ça.

Un feu quelque part en amont les menace, la rencontre avec deux hommes pas très nets les inquiètent un peu, ils entendent un couple qui se dispute au loin. Tout cela va peut être mal tourner et tout au long du périple on pressent qu'il va arriver des événements graves.

Bref un vrai thriller dans un décor naturel et qui nous fait rêver. Le nez dedans on a du mal à s'en décoller avant de connaître la fin. Le style est percutant, dosé pour faire monter l'adrénaline, les paysages sont superbement décrits.

Patrick



Lu par Anne
 
 
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Lundi 10 Janvier 2022 :   "La bâtarde d'Istanbul" de Elif Shafak et 
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