Ce 12 Juillet, Annette nous a proposé une balade dans le 9ème arrondissement
à la découverte de : La Nouvelle Athènes
Au 18ème siècle de nombreuses folies sont édifiées au pied de la butte Montmartre et sur les pentes du quartier Saint-Georges (9ème arrondissement). Puis sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, ce quartier est loti par des spéculateurs tels que le receveur général des finances Augustin de Lapeyrière et l’architecte Auguste Constantin.
A cette époque où la Grèce essaie de se libérer des Ottomans, l’hellénisme est à la mode et nombre de ces nouveaux édifices copient le style grec ce qui est sans doute à l’origine du nom de Nouvelle Athènes.
Le Tout-Paris intellectuel et artistique de l’époque s’installe dans la Nouvelle Athènes : Delacroix, Chopin, Liszt, Rossini, George Sand …et bien d’autres ; c’est la « Nouvelle République des Arts et des Lettres ».
La Nouvelle Athènes était aussi le nom d’un café situé Place Pigalle où se réunissaient de 1871 à la fin du siècle les artistes impressionnistes et qui a été détruit par un incendie en 2004.
Place de Clichy
La place de Clichy, au carrefour de quatre arrondissements, était autrefois la place de la Barrière de Clichy appelée, en 1793, barrière de Fructidor. Au centre se trouve un Monument au maréchal Moncey, bronze élevé en 1870 par le sculpteur Amédée Doublemard (1826-1900) à la mémoire des invalides et des gardes nationaux qui défendirent, le 30 mars 1814, la barrière de Clichy contre les Russes, sous les ordres du maréchal Moncey.
Le passage Lathuille porte le nom du cabaret du Père Lathuile, situé dans son prolongement au 7 de l’avenue de Clichy et qui servit de poste de commandement au Général Moncey.
Café Guerbois
Au n° 9 de l’avenue de Clichy se trouve lieu célèbre, le café Guerbois où dès la fin 1865, se retrouvent des peintres (Degas, Fantin-Latour, Bazille …) mais aussi des écrivains (Zola, Duranty, Burty…) des graveurs (Bracquemond), des collectionneurs. Après des discussions acharnées, les peintres dont les œuvres sont refusées dans les salons officiels, organisent leurs propres expositions. La première exposition des peintres impressionnistes se déroule du 15 avril au 15 mai 1874 dans l’atelier de leur ami, le photographe Nadar et accueille une trentaine d’artistes, dont Claude Monet et Berthe Morisot. Sept autres expositions suivront.
Square Hector Berlioz
Un petit square de forme ovoïde occupe le centre de la place Adolphe Max . Il porte le nom du compositeur Hector Berlioz, dont on peut voir la statue (Georges Saupique - 1948) dans le jardin et qui est décédé tout près au n°4 de la rue de Calais. En ce lieu s’élevait la « Folie Bouëxière », une magnifique propriété transformée en parc d’attraction vers 1806. Le « Nouveau Tivoli » fut le théâtre de nombreuses expériences aérostatiques et très fréquenté par les amateurs de tir au pigeon. Le terrain fut loti en 1840 et le jardin actuel aménagé à l’emplacement de l’ancienne pièce d’eau de la Folie Bouëxière.
Le Grand Guignol
Rue Chaptal, entre le 20 et le 22, un bâtiment jaune attire le regard. L’International Visual Theatre, conserve le souvenir du Grand Guignol où l’on joua à partir de 1898 des spectacles aux trucages sanguinaires destinés à procurer des sensations fortes aux spectateurs. Après avoir joué Maupassant, Courteline, Guitry, Mirbeau, Tristan Bernard… le Grand Guignol, supplanté par le cinéma, ferma en 1962.
Musée
de la Vie romantique
Au 16 rue Chaptal, au bout d’une allée arborée, se découvre le charmant Jardin du Musée de la Vie Romantique ses treilles, ses glycines et son salon de thé. L’accès au jardin est gratuit et les amateurs visiteront le musée, ouvert de 10h à 18h sauf le lundi (accès gratuit aux collections permanentes). C’est l’ancienne demeure du peintre d’origine hollandaise Ary Scheffer (1795-1858), professeur de dessin des enfants du duc d’Orléans, qui s’installa en juillet 1830 dans ce quartier à la mode de la « Nouvelle Athènes ». Pendant 30 ans, il y reçut le Tout-Paris intellectuel et artistique de cette « Nouvelle République des Arts et des Lettres », Delacroix, Chopin, Liszt, Rossini…
ChristusKirche
Eglise protestante allemande de Paris inaugurée en 1884 à l’imposante façade de style romano-byzantin ornée d’un phénix et d’un pélican, symboles de la chrétienté. Nef de cinq travées, pourvue de bas-côtés, chœur en hémicycle, vitraux de Karl Hellwig représentant La Cène, Le Christ en gloire et Jésus marchant sur les eaux.
Église de la Sainte-Trinité
Eglise du Second empire construite par Ballu (1867) d’inspiration Renaissance. Très large nef surmontée de tribunes, nombreuses sculptures, orgue Cavaillé-Coll dont Olivier Messiaen fut le titulaire dès 1931.
Square d’Estienne d’Orves (résistant exécuté au Mont-Valérien en 1941).
Fidèle à l’esprit de l’architecte Ballu et de la Trinité, le jardin conçu par Alphand est organisé autour du chiffre trois. Ainsi, trois statues, « la Foi », « la Charité » et « l’Espérance », par Duret et Lequesne protègent trois enfants au pied duquel trois vases en bronze laissent rejaillir l’eau qui retombe sur les trois fontaines à triple vasque. Le jardin est dominé par un pterocarya du Caucase (1862) et on peut y avoir des aulnes à feuilles en forme de cœur, dont le bois, qui a la particularité de durcir dans l’eau, est utilisé pour les constructions sur pilotis.
Le jardin occupe l’emplacement d’une série de guinguettes au cœur de l’ancien hameau des Porcherons. Ramponneau y tenait le célèbre cabaret des Porcherons où l’on buvait un vin blanc particulièrement apprécié qui faisait « guinguer » (tourner la tête) d’où le nom de guinguette. Elles disparurent sous Napoléon III, au moment de l’aménagement de la place. En quittant le jardin (station de métro Trinité d’Estienne d’Orves) aller à gauche pour emprunter la rue Saint Lazare.
Place Saint Georges
la rue Saint Georges qui mène à la place du même nom dont le centre est orné depuis d’un monument (1911 - Denys Puech) à Paul Gavarni, célèbre caricaturiste et dessinateur de la monarchie de Juillet. Sur la colonne sont sculptés un Pierrot de carnaval et une lorette, personnages de carnaval souvent croqués par l'artiste.
Cette belle place circulaire est bordée par le théâtre Saint-Georges et deux remarquables hôtels particuliers. L'Hôtel de la marquise de Païva, (Edouard Renaud – 1840) est orné d'angelots, de lions, de statues de style gothique et renaissance. En face, l'Hôtel Dosne Thiers tient son nom d’Alexis Dosne receveur des finances et promoteur du lotissement du quartier Saint-Georges, qui fit édifier en 1832 un premier hôtel de facture néo-classique, vendu à Adolphe Thiers (1797-1877) quand celui-ci épousa sa fille, Élisa Dosne. Détruit en 1871 par la Commune , reconstruit en 1873 par Aldrophe en style néo-Louis XIV, Il est aujourd’hui une bibliothèque renommée est ouverte aux chercheurs. Le jardin de l'hôtel est devenu en 1964 le Square Alex Biscarre, du nom d’un conseiller de Paris.
Square d’Anvers
Le square d’Anvers est surplombé par la basilique du Sacré-Cœur. Le jardin est situé sur une partie des anciens abattoirs de Montmartre démolis en 1867 peu après l’inauguration de la Villette. Il a été ainsi nommé en l’honneur de la victoire de l’armée française au siège d’Anvers en 1832.
Square Montholon.
C’est l’un des 24 jardins créés par Alphand sous le Second Empire mais seules les belles grilles en fonte aux motifs en forme de cœur et les deux platanes d’Orient plus que centenaires ont survécu à la transformation du jardin d’origine. Une sculpture, « La Sainte-Catherine », rend hommage aux ouvrières du quartier (Lorieux 1925).
Square d'Orléans
Les quatre corps de bâtiments disposés autour d'une cour centrale rafraichie depuis 1858 par une petite fontaine furent édifiés en 1829 à la manière des squares anglais, par l'architecte britannique Crésy sur des terrains achetés à Mademoiselle Mars. Le calme des lieux attira un véritable phalanstère d'artistes romantiques : Georges Sand s'installa au numéro 5 en 1842 bientôt rejointe par Chopin qui loua le rez de chaussée. Tous deux quittèrent le square après leur rupture en 1847. Le n°2 fut habité par la danseuse Marie Taglioni, la cantatrice Pauline Viardot
Nous avons aussi déambulé dans la verdure des rues végétales
Une « rue végétale » est une rue où la nature se manifeste au pied des arbres, sur les trottoirs, entre les pavés, le long des façades. La Ville de Paris incite à la réalisation de rues végétales en lien étroit avec les habitants qui sont invités à contribuer au choix des végétaux, disposer des pots et des bacs de plantes sur les trottoirs, prendre en charge l’entretien des plantations, végétaliser leurs façades et balcons.
La rue végétale s’inscrit dans les actions visant à installer la nature au cœur de la ville : la végétalisation favorise le rafraîchissement de la ville et contribue à la lutte contre la pollution atmosphérique et l’imperméabilisation des sols. La circulation automobile est absente ou apaisée pour donner la priorité aux piétons et aux mobilités douces.
La présence du végétal favorise le lien social et de nouveaux usages de l’espace public. C’est une rue à vivre autant qu’une rue où l’on passe.
Le permis de végétaliser délivré par la Mairie de Paris permet aux habitants de devenir jardinier dans l’espace public en implantant et entretenant des installations végétales telles que jardinières, plantations au pied des arbres ou le long des murs…)