Lecture Mai 2022

 

Les Auteurs espagnols


Eduardo Mendoza nait à Barcelone en 1943 

 


« 
La ville des prodiges »/prix prestigieux.

Un jeune garçon quitte sa famille, son village où on meurt de faim, pour Barcelone, ville en pleine rénovation. Il a 13 ans et est débrouillard cependant ses débuts dans la ville sont calamiteux. Le danger est omniprésent, le travail mal payé. Cependant Onofre suit l’évolution de la ville, comme elle, il s’adapte à la nouveauté, acquiert des compétences qui vont le mener à une position inégalable. Ce roman foisonnant qui est comparable à ceux d’Alexandre Dumas est basé sur l’histoire de la ville, les moments importants de sa transformation. Il n’est pas non plus exempt d’humour

 

 

Almuneda Grandes 1960. Madrilène, morte d’un cancer, a reçu de nombreux prix. Elle débute dans la littérature par des romans érotiques

« Un cœur glacé » Elle traite des blessures toujours présentes, causées par la guerre civile, non encore refermées et qui affectent également les jeunes gens nés après la guerre. Deux familles aux destins contraires vont se retrouver par l’intermédiaire d’une jeune femme et d’un jeune homme. La famille évoluant dans l’entourage proche de Franco est devenue riche, a été responsable d’actes répréhensibles. Être héritier de cette famille remplit de culpabilité L’autre famille républicaine et pauvre, a émigré. Un lien oublié unit les deux familles. Le roman retrace des pages honteuses de l’histoire, parle de la transmission, du pardon nécessaire et de l’amour.


Javier CERCAS né en 1962 journaliste à : « el Pais »

De nombreux romans qui traitent des républicains, des fascistes, de la guerre civile

« Les soldats de Salamine » « l’imposteur » « le monarque des oubliés »

Monique


 


« 
Les patients du docteur Garcia » Almudena Grandes

  Pendant la guerre d'Espagne, un médecin républicain sauve la vie  d'un diplomate grâce à une des premières transfusions sanguines.
  Celui-ci lui permettra de se constituer une fausse identité pour continuer à vivre en Espagne après la victoire de Franco.

  En 46, le diplomate revient d'exil avec pour mission d'infiltrer une organisation d'évasion de criminels nazis dirigée par Clara Stauffer.

  Ces criminels sont dirigés vers l'Argentine de Peron avec la bienveillante passivité des USA polarisés sur l'ennemi soviétique.

  Ce livre est passionnant mais il aborde trop de sujets pour les traiter à fond.


Hélène


JORGE SEMPRUN

Né le 10 décembre 1923 à Madrid - Décédé le 7 juin 2011 à Paris - 6 frères et soeurs

Ecrivain - homme politique (en Espagne) Scénariste (a travaillé avec de nombreux et grands metteurs en scène dont Costa Gavras)

Semprun a été l'inspirateur de Pablo Daniel Magee, écrivain et journaliste d'investigations menacé au cours de sa vie pour ses livres (Opération Condor) et enquêtes consacrées, entre autres, à la préservation de la mémoire, à l'horreur des dictatures en Amérique latine.

En 1939, après la défaite des républicains espagnols, les parents de Semprun s'établissent en France. Il entre en résistance, au parti communiste en 1942 duquel il sera exclu en 1964. Arrêté par la gestapo en 1943, il sera interné à la prison d'Auxerre, puis emmené de Compiègne à Buchenwald. Sa libération interviendra en avril 1945.

 

« Le grand voyage »

Roman autobiographique romancé écrit en 1963, couronné par 2 prix.

Il rapporte son voyage de 5 jours avec 119 détenus entassés dans un wagon de marchandises, de Compiègne à Buchenwald.

Il évoque : sa jeunesse estudiantine à Paris, ses amis et leurs discussions dans les cafés, la guerre civile espagnole, la résistance, la libération en 1945 et son retour difficile à la vie civile. Mais aussi la peur, les fours crématoires, son internement à Auxerre et en Allemagne-Weimar pendant 2 ans, l'entraide entre détenus ou le chacun pour soi, les dénonciations.

Alors que le train traverse la vallée de la Moselle, le narrateur tente de s'extraite de la douleur environnante en décrivant la belle nature contemplée au travers d'une ouverture grillagée. Il entame une discussion, comme hors de la présente réalité avec son voisin débrouillard ; certains échanges sont même drôles. Il se récite des poèmes (Le cimetière marin de P. Valéry), se concentre sur d'anciennes lectures (Proust) recherche dans sa mémoire des dialogues avec ses amis et même avec l'un de ses professeurs de Lycée.

En fin de livre est décrite l'arrivée au camp alors que son compagnon de voyage vient de mourir dans ses bras.

Terrible arrivée montrée et voulue comme une scène martiale dans laquelle il ne manque que la musique militaire ; pour compléter le tableau des SS debout au garde à vous, fusil au poing ou en bandoulière, chiens aboyant et prêts à se lancer sur les détenus épuisés maintenus en rang par 5 passant entre de hautes colonnes de pierre surmontées d'aigles aux ailes repliées.

Jorge Semprun conclut son récit par : "il faut quitter le monde des vivants"




CARLOS RUIZ ZAFON
né le 25/09/1964 à Barcelone, décédé le 19/06/2020 à Los Angeles d'un cancer colorectal (écrivain, scénariste, nouvelliste) - Il écrit son premier roman de 500 pages à 14 ans. Commence sa carrière dans la pub.

Son traducteur privilégié se nomme François Maspero - Traducteur de nombreux auteurs italiens, espagnols, anglais.

Cycle des écrits de Carlos Ruiz :

- Le cycle du cimetière des livres oubliés : 4 livres

- Le cycle de la brume : 3 livres (dont "l'ombre du vent" qui a reçu le prix Fémina en 2004 et vendu à plus de 12 millions d'exemplaires).

 «  MARINA » (dans la 4ème de couverture Carlos dit que c'est l'un de ses favoris)

L'amour de Carlos Ruiz Zafon pour sa ville de Barcelone apparaît dans tout ce récit. Il ne nous dissimule pas, cependant, les parties sombres et très pauvres. D'une imagination débordante, il mêle le diabolique, le fantastique, le réel et l'irréel ; il décrit des lieux et des paysages magnifiques, des souterrains terrifiants, des personnages cruels, malfaisants, difformes et d'autres plein de bonté et de grâce. L'amour indéfectible, la haine, la jalousie, le courage, l'amitié sont présents de chapitre en chapitre.

En 1980, à Barcelone, un jeune garçon, adolescent de 15 ans, étudie dans un internat qu'il n'apprécie pas et fait des fugues dès que possible. Il se promène dans les rues de Barcelone où se trouvent les anciennes maisons bourgeoises abandonnées ; il entre dans l'une d'entre elles et l'on plonge immédiatement dans une atmosphère fantomatique et inquiétante jusqu'au moment où il rencontre Marina et son père, les occupants de cette demeure ; ils deviennent très vite amis. Marina va lui faire découvrir un très ancien cimetière ; une femme entièrement voilée vient se recueillir régulièrement sur une tombe sans nom sur laquelle est gravée un papillon aux ailes déployées. La curiosité d'abord puis l'intérêt de leurs découvertes successives vont les conduire à mener leur enquête jusqu'au bout.

Cécile


« LA BONNE CHANCE » Rosa MONTERO

Un homme dans un train, comportement un peu bizarre. En traversant une contrée d'Espagne peu amène il aperçoit un panneau appartement à vendre. Le train stoppe à la gare toute proche, il descend et l'achète immédiatement sans le visiter. On va apprendre qu'il se cache, qu'il fuit on ne sait quoi, qu'il vit dans la terreur. On suit son installation dans cette petite ville, ancienne cité industrielle, où il fait connaissance avec certains habitants plus ou moins meurtris par la vie. Amitiés, rumeurs, sauvageries, joies. Un roman assez loufoque mais qui tient en haleine et qui dégage une certaine joie de vivre malgré tout. Ce livre me fait penser à un film d'Almodovar. Style agréable. Bonne lecture de détente.

Claude


Agustín Gómez-Arcos est un écrivain libertaire espagnol, d'expression espagnole et française. .
Il est l'auteur de huit romans écrits en français, parmi lesquels le sublissime "L'Agneau carnivore", son premier roman, couronné en 1975 par le prix Hermès, et "Ana non" qui obtint le prix du livre Inter (1977) le prix Thyde-Monnier "Société des gens de lettres".

« Ana Non »

A soixante quinze ans Ana Non ferme la porte derrière elle pour entreprendre un fabuleux voyage : elle va ,en marchant, aller embrasser son fils en prison ; voyage vers le nord de l'Espagne, voyage d'amour et de mort, d'initiation et de connaissance. Elle serre sur son cœur une offrande pour son fils, le petit : un pain aux amandes, huilé, anisé, fortement sucré- on dirait un gâteau, dit-elle.

Elle marche vers la prison où est enfermé, depuis 30 ans, son dernier fils. le petit… Il doit avoir cinquante ans. La guerre le lui a pris vivant celui-là, comme elle a pris, et tué, ses trois autres hommes, son mari et ses deux fils aînés.

On suit Ana non tout au long de sa traversée de l’Espagne, suivant les rails du chemin de fer.

Parfois une chienne galeuse, un aveugle qui chante l'égalité, un cirque pouilleux partagent sa route. Parfois elle croise aussi les fêtes barbares de ceux qui ont gagné la guerre- aye, cette terrible guerre civile espagnole. Fête ostentatoire de la charité, où les riches s'offrent le luxe d'honorer un jour, un jour seulement, les misérables qu'ils chassent tous les jours de leurs églises pavoisées.

La guerre civile est omniprésente dans ce roman à l’écriture sobre et émouvante.

Anne




« L’INGENIEUX DON QUICHOTTE DE LA MANCHE »

Cervantès


Parution de la première partie en janvier 1605

Parution de la deuxième partie en 1615, un an avant le décès de Cervantès.


La première partie a été un « best-seller » et a été édité 6 fois dès la première année, a été très vite traduit dans plusieurs langues européennes, dont le français.

Un « usurpateur » a écrit une seconde partie apocryphe qui est parue en 1614 ; Cervantès, au lieu de faire un procès, en joue :

  • en faisant intervenir des personnages inventés par ce romancier dans la deuxième partie 

  • il fait changer les projets de don Quichotte en fonction de ce qui est écrit dans la partie apocryphe…


Les personnages principaux sont :

  • Don Quichotte de la Manche (de son vrai nom Alonso Quijano), grand lecteur de romans de chevalerie, qui décide de devenir chevalier errant

  • Son écuyer Sancho Panza, paysan illettré à qui Don Quichotte promet un poste de gouverneur d’une île

  • Teresa, la femme de Sancho Panza

  • Dulcinée du Toboso (de son vrai nom Aldonza Lorenzo) qui est la dame des pensées de Don Quichotte

  • Le curé du village

  • Le barbier du village

  • Le duc et la duchesse (personnages de la deuxième partie)

  • Le bachelier Samson Carrasco (personnage de la deuxième partie)



C’est un livre « patchwork » ; on y trouve les récits des aventures diverses de don Quichotte et Sancho, des histoires d’amour, des récits faits par des personnages rencontrés par les deux héros (il y en a un à la fin de la première partie qui raconte sa vie qui ressemble à celle de l’auteur : participation à la bataille de Lepante, captivité à Alger), du comique de situation, des dialogues humoristiques ou sérieux entre Don Quichotte et son écuyer (au début, Sancho est naïf, roublard, peureux et glouton, mais il évolue et devient capable d’employer un langage soutenu et de discuter avec son maître, tout en employant force proverbes, ce qui agace Don Quichotte, mais lui-même finit par citer des proverbes !). Il y a des passages plus intellectuels (remarques sur la littérature, le théâtre, la bonne façon de gouverner), un manifeste « féministe » et une charge humoristique contre le racisme et l’esclavage.

Comme nous, les personnes rencontrées par Don Quichotte ne savent pas s’il est fou ou très intelligent.


Constance

 

Les prochaines rencontres seront à partir de Septembre 2022

Les dates seront communiquées ultérieurement

Les thèmes choisis :     

  • Virginia Woolf 
  • les trains