La Musique
Christine : "âme brisée" Akira Mizubayashi
Tokyo, 1938. Quatre musiciens amateurs passionnés de musique classique occidentale se réunissent régulièrement au Centre culturel pour répéter. Autour du Japonais Yu, professeur d’anglais, trois étudiants chinois, Yanfen, Cheng et Kang, restés au Japon, malgré la guerre dans laquelle la politique expansionniste de l’Empire est en train de plonger l’Asie.Un jour, la répétition est brutalement interrompue par
l’irruption de soldats. Le violon de Yu est brisé par un militaire, le quatuor sino-japonais est embarqué, soupçonné de comploter contre le pays. Dissimulé dans une armoire, Rei, le fils de Yu, onze ans, a assisté à la scène. Il ne reverra jamais plus son père... L’enfant échappe à la violence des militaires grâce au lieutenant Kurokami qui, loin de le dénoncer lorsqu’il le découvre dans sa cachette, lui confie le violon détruit. Cet événement constitue pour Rei la blessure première qui marquera toute sa vie...
Dans ce roman au charme délicat, Akira Mizubayashi explore la question du souvenir, du déracinement et du deuil impossible. On y retrouve les thèmes chers à l’auteur
d’une langue venue d’ailleurs : la littérature et la musique, deux formes de l’art qui, s’approfondissant au fil du temps jusqu’à devenir la matière même de la vie, défient la mort.
La Société des Jeunes Pianistes, c'est le nom que s'est donné un groupe d'adolescents passionnés, à Oslo, à la fin des années 1960. A la fois amis et rivaux, ils ont en commun l'amour de la musique ; pourtant, un seul remportera le concours du " Jeune Maestro ". Tous vont subir une terrible pression de leur entourage, mais surtout d'eux-mêmes. La Société des Jeunes Pianistes est un roman initiatique, grave et subtil, qui évoque le désir, la vie, la mort.
Cécile : "Opus 77" Alexis Ragougneau
Un jour, dans mille ans, un archéologue explorera ton refuge. Il
comprendra que l’ouvrage militaire a été recyclé en ermitage. Et s’il
lui vient l’idée de gratter sous la peinture ou la chaux, il exhumera
des fresques colorées intitulées La Vie de David Claessens en sept
tableaux. Je les connais par cœur, ils sont gravés à tout jamais dans ma
médiocre mémoire, je peux vous les décrire, si vous voulez faire
travailler votre imaginaire :
L’enfant prodige choisit sa voie.
Il suscite espoirs et ambitions.
Le fils trébuche, s’éloigne, ressasse.
Dans son exil, l’enfant devient un homme.
Le fils prodigue, tentant de regagner son foyer, s’égare.
Blessé, il dépérit dans sa prison de béton.
Mais
à la différence des tapisseries de New York, ton histoire est en cours ;
il nous reste quelques tableaux à écrire, toi et moi, et je ne
désespère pas de te faire sortir un jour du bunker. La clé de ton
enclos, de ta cellule 77, c’est moi qui l’ai, David. Moi, Ariane, ta
sœur.
"Anna et son orchestre" Joseph Joffo
Histoire d'une petite fille dont le violon, compagnon magique, va sauver
la vie, Anna et son orchestre est aussi le récit haletant et
multicolore d'une famille en cavale à travers l'Europe orientale...
Celle de la Belle Époque, où les nuits de prince ne s'évanouissent au
point du jour que pour renaître inlassablement, soir après soir, dans la
fièvre et le tumulte, pour le seul plaisir de la fête.
Anna et son orchestre a été choisi par les auditeurs de R.T.L. pour le « ler Prix R.T L. Grand Public ».
Par Joseph Joffo, l'auteur du mémorable Sac de billes.
Christiane : "Un soir au club" Christian Gailly
Les rechutes en général ne sont pas bénéfiques pour la santé, à l'inverse de celle que connaît Simon Nardis. Cet ancien pianiste de jazz avait renoncé à chauffer l'ambiance des clubs pour se recycler dans le chauffage industriel. Abandonner la musique, c'était échapper aux tentations de la nuit, de l'alcool, de la drogue pour retrouver une forme d'équilibre sous la protection bienveillante de sa femme Suzanne. Mais il a suffi d'un train raté à l'occasion d'un dépannage en province et d'un détour par un club de jazz pour que Simon replonge. Cette rechute a tout l'air d'une résurrection, car non seulement Simon fait la connaissance de jeunes musiciens qui se réclament du style qu'il a autrefois imposé, mais il rencontre la femme de sa vie. Sous l'apparence banale d'un fait divers en forme de conte moral, Christian Gailly, qui fut successivement musicien de jazz et psychanalyste, aborde dans ce onzième roman la question délicate du style, de musique, de vie, et impose l'évidence du sien : une façon inimitable de traiter avec légèreté des questions les plus graves.
"Les variations de Goldberg" Nancy Huston
Si tu invitais trente personnes chez toi, des êtres que tu as aimés et
que tu aimes, pour t'écouter jouer au clavecin, pendant une heure et
demie, " les Variations Goldberg " de Bach, et si ce concert se
déroulait comme un songe d'une nuit d'été, c'est-à-dire si toi, Liliane,
tu parvenais à faire vibrer ces trente personnes comme autant de
Variations, chacune à un diapason différent - (il te faudrait pour cela
osciller entre le souvenir et la spéculation ; il te faudrait surtout
maîtriser tes peurs) - peut-être alors tous tes fragments de musiques
s'animeraient-ils enfin dans une même coulée, et cela s'appellerait "
Les Variations Goldberg, romance".
C'est ainsi que Nancy Huston
caractérise elle-même son premier roman, sa première romance, une suite
narrative adaptée à la structure des "Variations Goldberg" de
Jean-Sébastien Bach.
Frédérique "Tous les matins du monde" Pascal Quignard
Il poussa la porte qui donnait sur la balustrade et le jardin de
derrière et il vit soudain l'ombre de sa femme morte qui se tenait à ses
côtés. Ils marchèrent sur la pelouse.
Il se prit de nouveau à
pleurer doucement. Ils allèrent jusqu'à la barque. L'ombre de Madame de
Sainte Colombe monta dans la barque blanche tandis qu'il en retenait le
bord et la maintenait près de la rive. Elle avait retroussé sa robe pour
poser le pied sur le plancher humide de la barque. Il se redressa. Les
larmes glissaient sur ses joues. Il murmura :
– Je ne sais comment dire : Douze ans ont passé mais les draps de notre lit ne sont pas encore froids."
Constance : "corps et âme" Frank Conroy
À New York, dans les années quarante, un enfant enfermé dans un sous-sol
regarde les chaussures des passants. Pauvre, sans autre protection que
celle d'une mère excentrique, Claude Rawlings semble destiné à demeurer
spectateur d'un monde inaccessible. Mais dans la chambre du fond,
enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano
désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude va se
découvrir lui-même : il est musicien.
Ce livre est l'histoire d'un
homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, jalonné de
mille rencontres, amitiés, amours, le conduira dans les salons des
puissants, et jusqu'à Carnegie Hall ...
La musique, évidemment, est
au centre du livre - musique classique, grave et morale, mais aussi la
pulsation irrésistible du jazz. Autour d'elle, en une vaste fresque
foisonnante de personnages, Frank Conroy brosse le tableau fascinant,
drôle, pittoresque et parfois cruel d'un New York en pleine mutation.
Michèle : biographie de Miriam Makeba
Véronique : biographie de Charles Aznavour
Muriel : "Musique et République" aux archives Nationales. Méhul (Etienne, Nicolas) compositeur de l'époque révolutionnaire. Hymne guerrier 'le chant du départ"
Adolphe Sax (belge) il dépose le brevet du saxophone (1846)
Prochaines rencontres :
23 Juin : L'exil
Septembre : Nos lectures d'été