Lectures au libre choix de chacune, chacun
"La
Nuit du Cœur"
de Christian BOBIN
Christian BOBIN est né le 24 04 1951 au Creusot auquel il restera fidèle jusqu'à sa mort le 23 11 2022
Écrivain, poète français dont les thèmes favoris sont , le vide , l'enfance, la nature, les choses simples ,et, écrivain ancré dans sa foi catholique .
1991 publication d"Une petite robe de fête " lui assure le succès
1992 autre grand succès avec Le Très Bas " consacré à Saint François d'Assise
1996 " La Plus que Vive " en hommage à une amie disparue
2016 C Bobin reçoit le Prix d'Académie pour l'ensemble de son œuvre ( environ 70 titres)
"La Nuit du Cœur " publié en 2018 chez GALLIMARD a été au centre de l'hommage rendu à C Bobin lors de la dernière " Nuit de la Lecture " le 20 01 2023. Au cours de cette soirée grand public intitulée "Nuit du Cœur" des lectures de textes choisis, des temps musicaux ont ravivé la mémoire de cet écrivain poète enchanteur .
Le roman nous offre une centaine de lettres adressées à la femme aimée disparue ou peut être à nous lecteurs
Courts poèmes en prose , entre aphorismes et haïkus, et toujours le thème du vide , du vide partout, vide du cœur, vide de Conques , de l'Abbatiale , du ciel peut être ?
Seuls, les éléments , les dalles sombres du porche de l'Abbatiale, les pierres et la statuaire , les vitraux de Soulages, les arbres , les oiseaux de Conques le remplissent, l'illuminent et le tourmentent
Que fait l'auteur en louant le Chambre 14 du petit hôtel dont les fenêtres donnent sur l'Abbatiale ?
Est-il conscient de sa recherche d'une force créatrice dans la spiritualité , dans la lumière ombrée des vitraux ?
Nulle part ailleurs aujourd'hui dans notre monde agité, la recherche de silence, de beauté, "d'absence au monde " ne peut se réaliser avec autant de complétude . L'écriture ici dépouillée, resserrée , ajoute à l'impression de paix ; on lit , on pose le livre , on lit, on réfléchit.....c'est gagné on est pris au piège de Conques .
Christiane
"Les raisins de la colère" de John Steinbeck.
Ce livre écrit en 1939 pourrait l'être aujourd'hui. Des paysans chassés de leurs terres par une catastrophe climatique et la rapacité des banques partent sur les routes à bord de véhicules brinquebalants, attirés par des promesses d'emploi et de vie meilleure. En cours de route les plus fragiles meurent, des couples se séparent, certains renoncent. Après plusieurs semaines d'un voyage éprouvant, les rescapés ont un moment d'émerveillement et d'espoir en découvrant les vallées fertiles de Californie. Mais après exploitation, violence, trahison c'est la faim et la mort qu'ils trouvent le plus souvent au terme de leur exode.
Annette
"La patience des traces" Jeanne BENAMEUR
Jeanne Benameur est née le 12 juillet 1952 à Ain M'lila en Algérie d'un père tunisien et d'une mère italienne.
Deux langues ont bercé son enfance : l'arabe, langue maternelle de son père mais également celle de son premier environnement, et le français. Elle réintroduit les sonorités et les rythmes de ces langues dans son écriture.
Elle est professeure de lettres. Ce n'est qu'à partir de 2000 qu'elle se consacre entièrement à l'écriture. Elle a publié pour la première fois en 1989.
Elle se distingue sur la scène littéraire avec « Les Demeurée s » qui reçoit en 2001 le prix Unicef. Une idiote du village et sa fille Leur amour est silencieux, bâti sur leur seule présence l'une à l'autre. Leur vie recluse, solitaire, doit cependant prendre fin lorsque la petite Luce prend le chemin de l'école. Là, le monde l'attend et mademoiselle Solange, l'institutrice, est décidée à rompre l'ignorance, à faire jaillir les mots.
Puis « laver les ombres » « les insurrections »
« Profanes » Octave, des années après avoir touché le fond du désespoir – causé par l'accident mortel de sa fille de 17 ans suivi du départ haineux de sa femme veut redistribuer les cartes de l'espoir. Il fait appel à 4 personnes en apparence complètement différentes pour veiller sur lui à des moments différents de la journée et de la nuit. Veiller sur lui ? Oui, en apparence...Car tout devient tellement plus profond ! « Il faut que ces quatre-là se tiennent.
Elle anime des ateliers d’écriture, aussi en milieu carcéral.
La patience des traces :
Simon est psychanalyste. Un matin son bol (venu de son enfance se casse, ouvrant une brèche en lui-même. Il va suspendre son activité professionnelle à la recherche de lui-même, de son passé c’est temps du rendez-vous avec lui-même. Pour Simon, le voyage intérieur passe par un vrai départ, c’est dans une ile du Japon, Yaeyama, qu’il va pouvoir accomplir ce travail. Accueilli dans une maison d’hôtes, par un couple protecteur. Madame Ito est collectionneuse de tissus rares son mari, Daisuke, est céramiste, réparateur d’objets brisés en recouvrant les jointures. par de la poussière d’or. Les lignes de failles sont transformées en lignes de force.Il va accepter le silence et petit à petit renouer avec l’histoire de son enfance, Mathieu qui s’était pendu et Louise avec la quelle il va pouvoir « faire la pax »
Quête initiatique, c'est un livre de silences et de rencontres Un livre d'une grande sagesse, douce, têtue, et bientôt, sereine.
Anne
"Le grand monde" – Pierre LEMAÎTRE
Une famille franco-libanaise et ses trois enfants au lendemain de la seconde guerre mondiale.
Le frémissement des trente glorieuses et les aventures mouvementées des personnages. Un roman plein de rebonds, de l'amour, des combines, de la politique, du suspense. Rythme effréné, on n'en décroche pas avant d'avoir terminé.
Claude
« Correspondances » de Gustave Flaubert, tome III, en écho au livre d'Annette de l'atelier de décembre sur les écrivains du XIXe siècle. Vieille édition de 1924 avec des portraits de Flaubert, Balzac, Georges Sand.
Lettres à Georges Sand, sa nièce Caroline. ....
« Regarde les lumières, mon amour » d'Annie Ernaux.
Ce petit livre parle des observations de l'autrice au supermarché Auchan de Cergy. Après son travail d'écriture le matin, elle s'y rend l'après-midi ce qui lui permet de constater la variété des consommateurs, la disparition des cabines d'essayage et celle des caissières, remplacées par des pistolets pour scanner les articles. Elle appelle cela la deshumanisation de la société. Cela l'amène à réfléchir sur les critères sur lesquels s'appuieraient les vigiles pour contrôler un caddy.
Petit livre très court qui pourrait servir de base à une étude sociologique sur les personnes qui fréquentent les supermarchés. Elle-même met en avant qu'on ne parle pas des supermarchés dans la littérature.
"Vivre vite" de Brigitte GIRAUD
Le 22 Juin 1999, l'auteur perd son mari dans un accident de moto. Elle a 36 ans, un petit garçon et le couple vient d’emménager dans une maison.
C'est un livre court qui revient sur l'enchainement précis des événements et nous parle de leur vie de couple. Un livre plein de vitalité et de douleur.
Le livre laisse à penser que, quoi qu'on fasse, notre destin est certainement tracé à l'avance.
Hélène
Prochains groupes :
Lundi 13 Février thème : biographies d'artistes
Lundi 20 Mars thème : les femmes