Lecture d'Avril 2022

 

 

LE VENT

 

Hélène                             



« Buveurs de vent » de Franck BOUYSSE


Récit très sombre de personnages d'un bled d'une vallée perdue, le Gour, en Amérique du Nord. Le propriétaire d'une centrale hydraulique tyrannise cruellement la population dont la majorité travaille pour lui. Quatre jeunes, unis par le sang, soudés et courageux vont tout faire pour s'en débarrasser. Beaucoup de rebondissements qui tiennent en haleine, des descriptions de nature éblouissantes, une écriture âpre.

On retrouve bien le style de certains auteurs américains, cru et direct, avec toutefois la touche à certains moments, d'une certaine poésie.

Claude


Poème envoyé par Christine

 




Alain Damasio – « La Horde du contrevent » (Paru en 2004, Grand prix de l'imaginaire en 2006)

Né en 1969 à Lyon (53 ns) - Science fiction, Fantasay, Anticipation


33 hordes avant eux avaient le même but : Découvrir d'où vient le vent et apprendre à le "contrer" (le combattre ou s'en protéger).

La horde est composée de 22 hommes et femmes faisant partie d'une élite et qui, dès l'âge de 6 ans, sont retirés de leur famille et subissent un apprentissage très rude les préparant chacun à un rôle spécifique au sein de la horde. Chaque personnage est désigné par un signe inscrit au début du paragraphe où il prend la parole. On s'habitue très vite à cette particularité. La signification des signes est indiquée au début du livre ainsi que le nom des personnages en lettres latines. Ils seront d'ailleurs présentés, avec leurs caractéristiques propres au cours d'une fête effectuée en leur honneur.

Les vents décrits sont très violents ; certains obligent les humains à se cacher dans des puits creusés pour les protéger.

Le vocabulaire employé est parfois déconcertant mais très inventif : furvent (violent) slamino (moins fort) zéfirine (doux) choom (humide) stèche (sec) crivetz (accompagné de sable). Il est aussi fleuri, drôle, imagé, sans gêne, joutes de palindromes.

Evidemment pendant leur voyage de nombreuses aventures les attendent: des rencontres malencontreuses, heureuses, ainsi que des énigmes à résoudre pour s'en sortir. Ils vont traverser des périodes de découragement, d'amour, d'amitié et de mort.

Je vous le recommande même si le début m'a paru un peu ardu ce livre est exceptionnel

Cécile



« Le berger de l’avent » Gunnar Gunarson


Un trio improbable Benedikt, son bélier Roc et son chien Léo, vont comme chaque année depuis 27 ans au plus profond de l’hiver islandais à la recherche des moutons égarés, la semaine de l’avent. Cet univers est vierge et sauvage, les éléments sont durs, âpres mais ils vont tous 3 mener leur tâche à bien.

Après 27 ans, Benedikt s’interroge sur sa place dans ce monde, sur l’âge et la mort.

Un texte d’une grande délicatesse empreint de références bibliques.


Eole

Fils d'Hippotès, Éole, le maitre des Vents, habitait avec sa femme Cyané,(ou Amphithea) la fille de Lisparos, sur l'île flottante d'Eolia dont la côte était faite de bronze et qui se situait au large de la Sicile.

Éole était un marin expérimenté qui reçut de Zeus la garde des vents; il les enfermait dans une grotte ou les déchaînait sur son ordre ou celui de Poséidon.

Il reçut fort bien Ulysse lors de son retour de Troie, et lui fit cadeau d'une outre merveilleuse dans laquelle étaient enfermés tous les vents contraires à sa navigation sauf le vent d'ouest qui devait le porter jusqu'à Ithaque.
Mais pendant le sommeil d'Ulysse, ses compagnons, poussés par la curiosité et la cupidité, ouvrirent l'outre et laissant ainsi s'échapper tous les vents mauvais qui déchaînèrent une série de tempêtes les entrainant loin d'Ithaque et les ramenèrent vers l’île d'Eolia.
Lors de son second passage Ulysse ne fut pas le bienvenu; Eole refusa de fournir une aide car il considéra que si les grecs étaient revenus si rapidement c'était la volonté des dieux.


Symbolique du vent

Les manifestations du vent ont des significations symboliques. Elles permettent d’entrevoir un changement et elles concernent également la vie mentale et intellectuelle.

Le courant d’air annonce notamment un changement de situation. Une rafale de vent est annonciatrice d’un voyage, ou bien d’une nouvelle importante provenant de l’étranger.

Les manifestations sonores du vent sont davantage liées aux paroles humaines. Les vents sifflants sont assimilés aux médisances et annoncent plutôt des tromperies ou des calomnies. Le vent chuchotant présage des projets, mais qui resteront sans suite, ou bien des malentendus.

Comment rétablir la paix ?

Un jour de tempête, on peut s’ouvrir au message de la nature, pour en éprouver la force, la dimension émotionnelle et la signification.

Pour réconcilier les éléments “terre” et “air”, un jour de grand vent, on peut s’adonner à des activités intellectuelles ou bien à des loisirs à la maison. Ces saines activités effectuées au foyer expriment harmonieusement l’union des deux éléments


Le vent dans la bible

La Bible abonde de références au vent.

Le vent symbolise l’adversité dans la promesse de Jésus qu’il ne prévaudra pas contre une maison (une vie) construite sur des fondations solides. Le vent est souvent une démonstration de la puissance puissante de Dieu. Le vent dans la Bible est aussi positivement lié au souffle de Dieu et à son autorité ultime sur le monde.

Le vent est dévastateur puis réparateur

Le vent est colère

Le vent apporte la mort

Le vent n’en fait qu’à sa tête

Le vent  dessèche

Le vent symbole de l’Esprit Saint

Absence de vent promesse de belles récoltes

Le vent qui ressuscite

Anne



Poèmes lus par Ingrid

Le vent nocturne Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

Oh ! les cimes des pins grincent en se heurtant
Et l’on entend aussi se lamenter l’autan
Et du fleuve prochain à grand’voix triomphales
Les elfes rire au vent ou corner aux rafales
Attys Attys Attys charmant et débraillé
C’est ton nom qu’en la nuit les elfes ont raillé
Parce qu’un de tes pins s’abat au vent gothique
La forêt fuit au loin comme une armée antique
Dont les lances ô pins s’agitent au tournant
Les villages éteints méditent maintenant
Comme les vierges les vieillards et les poètes
Et ne s’éveilleront au pas de nul venant
Ni quand sur leurs pigeons fondront les gypaètes



Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas heurter la porte ?
A plein cabas il nous apporte
Les marrons fous, les feuilles mortes.
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
L'entends-tu pas à la fenêtre ?
Par la moindre fente il pénètre,
Et s'enfle et crache comme un chat,
Ah! ce grand vent, l'entends-tu pas ?
J'entends les cris des laboureurs
La terre se fend, se soulève.
Je vois déjà le grain qui meurt,
Je vois déjà le blé qui lève.
Voici le temps des laboureurs.

Pierre Menanteau.

Dans les étables lamentables,
Les lucarnes rapiécées
Ballottent leurs loques falotes
De vitres et de papier.
– Le vent sauvage de Novembre ! –
Sur sa butte de gazon bistre,
De bas en haut, à travers airs,
De haut en bas, à coups d’éclairs,
Le moulin noir fauche, sinistre,
Le moulin noir fauche le vent,
Le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

Les vieux chaumes, à cropetons,
Autour de leurs clochers d’église.
Sont ébranlés sur leurs bâtons ;
Les vieux chaumes et leurs auvents
Claquent au vent,
Au vent sauvage de Novembre.
Les croix du cimetière étroit,
Les bras des morts que sont ces croix,
Tombent, comme un grand vol,
Rabattu noir, contre le sol.

Le vent sauvage de Novembre,
Le vent,
L’avez-vous rencontré le vent,
Au carrefour des trois cents routes,
Criant de froid, soufflant d’ahan,
L’avez-vous rencontré le vent,
Celui des peurs et des déroutes ;
L’avez-vous vu, cette nuit-là,
Quand il jeta la lune à bas,
Et que, n’en pouvant plus,
Tous les villages vermoulus
Criaient, comme des bêtes,
Sous la tempête ?

Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant,
Voici le vent cornant Novembre. 

Émile VERHAEREN
1855 – 1916

 

"Ce que nous confions au vent"

1er roman de l autrice Laura Imai MESSINA italienne vivant depuis 15 ans au Japon 

L autrice suite à un reportage d Arte a eu connaissance du "Téléphone du Vent" 

 Ce téléphone a été installé par un homme, dans son jardin à Bel Gardia au pied du Mont Kujirayama près de la ville d Otsuchi une des régions les plus touchees par le tsunami du 11 03 2011

YUI le personnage principal est animatrice d une emission de radio sur le deuil... elle apprend l existence de de ce téléphone  et decide de se rendre sur le lieu, elle qui a perdu sa fle de 3 ans et sa mère lors du tsunami

Ce téléphone n est pas branché mais il est  là pour recueillir les mots que les vivants adressent aux disparus et que le vent emporte jusqu'à eux. 

YUI   fait ce voyage pour parler à sa mère et à sa fille. Mais une fois sur place, les mots ne viennent pas, pas même le courage d ouvrir la porte de la cabine téléphonique 

Elle observe alors les personnes qui viennent se confier à leurs prochew et fait la connaissance de Takeshi veuf et père d une petite fille qui a perdu l usage de la parole depuis le drame 

Tout dans ce livre est une ode à la délicatesse des sentiments, à l immense respect des autres. YUI traduit bien la culpabilité d être toujours vivante et en même temps la resilience après la perte d êtres chers, elle reflechit et hésite beaucoup avant de s autoriser à vivre

Grande poesie et pudeur,  éloge de la lenteur et du temps considéré comme un cadeau dans la culture japonaise 

Ce lieu existe réellement et attire chaque année des milliers de visiteurs qui s y rendent en pèlerinage. 

Christiane


« Le chef d’œuvre inconnu » – Honoré de Balzac


Nicolas POUSSIN propose à FRENHOFER, un peintre plus jeune, de faire poser la femme qu'il aime. Frenhofer accepte, la beauté de celle-ci l'inspire à tel point qu'il termine le tableau « la belle noiseuse » très rapidement. Lorsque Poussin va voir le tableau, il constate qu'une seule partie d'un pied magnifique y figure dans un déluge de couleurs. Il est très déçu et le lendemain Frenhofer se suicide en brûlant son atelier et ses toiles.

Le film « la belle noiseuse » est tiré de ce roman peu connu.

Patrick


« L’ombre du vent » de Carlos Ruiz Zafón

Ce roman fantastique, publié en 2001 et traduit en Français en 2004, est le premier tome de la saga

Le cimetière des livres oubliés qui en comporte quatre pouvant se lire indépendamment. L’auteur

(Barcelone 1964 – Los Angeles 2020) a d’abord écrit pour la jeunesse et L’ombre du vent est son premier livre pour adultes. Il a reçu plusieurs prix en Espagne et, en France, le prix du meilleur livre étranger en 2004.

Il s’agit d’un récit fantastique écrit par un jeune garçon, Daniel Sempere, qui se déroule à Barcelone à partir de l’été 1945. Daniel a perdu sa mère à 4 ans morte du choléra à la fin de la guerre civile et il a 10 ans lorsque son père, un modeste libraire, l’emmène dans un lieu unique et mystérieux, le cimetière des livres oubliés. C’est un rituel familial qui se transmet de génération en génération :

adopter un livre, choisi parmi les milliers conservés dans ce lieu qui doit rester secret. Daniel se sent irrésistiblement attiré par un ouvrage intitulé L’ombre du vent écrit par un certain Julian Carax et, pendant une dizaine d’années, il va partir à la recherche de cet écrivain à travers la ville de Barcelone.

Sa quête est à la fois un roman d’apprentissage et une promenade historique dans la ville de l’après- guerre civile. Une cité où la vie est difficile, marquée par le manque de liberté, les menaces policières, les haines et les rancœurs mais dont l’âme se dévoile peu à peu sur fond d’aventures et de secrets.

Si vous avez aimé L’ombre du vent, poursuivez votre lecture avec Le jeu de l’ange, Le prisonnier du ciel et le labyrinthe des esprits.

Annette

 

Nous nous retrouverons le lundi 23 mai autour des auteurs espagnols

et le 27 Juin autour de Virginia Woolf